Réponse à la lettre d’information de Claude Roche

Cher M. Roche,

Je viens de lire votre éditorial dans votre lettre d’information numéro 7. J’ai l’impression que cet édito est aussi adressé à moi, car je critique parfois vos décisions. Alors je tiens à vous répondre. Veuillez excusez mes erreurs de français éventuels, je ne suis qu’un immigré.

EDITO
Dans la vie d’une collectivité, on a ceux qui oeuvrent ensemble pour l’intérêt d’un territoire et de leurs habitants quelque soit leur sensibilité politique. Mais on a aussi ceux qui adoptent par facilité et par principe le rejet de l’autre, avec comme seul mode opératoire la désinformation. Soyez certains que l’équipe qui m’entoure et une majorité de Tournusiens travaillent pour que le Tournugeois de demain soit vivant.
Traduction: « Le autres sont toujours contre, ils ne font que mentir. Nous on bosse bien. »

Cher M. Roche,
Je suis contre le projet Leclerc (dont vous évitez de citer le nom) mais je n’adopte pas ‘le rejet de l’autre’ et encore moins ‘par facilité et par principe’. Vous croyez que c’est facile, être membre de Tournugeois Vivant? Faire des réunions chaque semaine? Que c’est facile de passez des heures sur le marché pour distribuer des tracts? De préparer une réunion publique pour 200 personnes? Et – à titre personnel – d’écrire des articles dans une langue qui n’est pas la mienne? Je ne fais pas tout ça ‘par facilité’, mais parce que je crois que votre projet Leclerc est mauvais pour Tournus. Je ne suis pas contre ‘par principe’ mais parce que je me suis informé, parce que je réfléchis et me forme une opinion indépendante. Ensuite, j’essaie d’informer les gens autour de moi en utilisant les faits et des sources vérifiables.
Si vous dites que ma ‘seule mode d’opération est la désinformation’ il faudrait oser entrer en débat avec Tournugeois Vivant pour démontrer les mensonges et désinformations et mettre en avant votre version de la vérité.

Je suis conscient que certains de nos concitoyens et élus puissent être inquiets face à la mise en oeuvre de projets. Mais, comme je l’ai indiqué à Madame la Député dans ma réponse à la lettre qu’elle m’a adressée, passer d’une gestion atone « au fil de l’eau » à une politique volontariste faite d’initiatives fortes, crée inévitablement des appréhensions et des tensions.
Traduction: « Ils ont peur, parce qu’ils n’ont pas l’habitude d’un maire qui bosse pour la ville »

Cher M. Roche,
Quand on vous a élu, je n’habitait pas encore Tournus. Mais j’avais appris la nouvelle de votre élection avec plaisir. Je me suis dit: « Un entrepreneur! Il va faire bouger les choses. » C’est vrai, vous faites de grands projets et pas tout le monde est habitué à un tel dynamisme. Moi je trouve ça super. Le nouveau rond point, quartier de la gare, l’entrée Sud qui va être refait, les quais de Saône, un futur Port de Plaisance… je vois même les mérites de la salle polyculturelle avec cinéma. Comme je disais: je forme ma propre opinion.
Par contre, le projet Leclerc est un grand erreur. J’ai vu les chiffres, j’ai trouvé les preuves, j’ai écouté les experts, je vois les problèmes du projet comparable à Lux. Et si vous vous informeriez avec un esprit ouvert, si vous ne seriez pas aveuglé par la promesse d’investissements privés et votre volonté presque obsessif de vouloir ‘bosser’ pour Tournus, vous ne l’aurez pas fait, ce projet. Parfois, M. Roche, quand on sent venir une envie de ‘initiatives fortes’, il faut pouvoir dire ‘non’.

Quelle est l’ambition pour cette zone qui fait tant parler? C’est de réaliser un pôle économique novateur, à l’échelle du Tournugeois, participant au maillage du territoire en termes d’emplois, d’équipements, de commerces et de services; créer et localiser des emplois durables, permettre l’accueil de nouvelles entreprises, renforcer l’attractivité du tissu commercial par une offre complémentaire à celle du centre-bourg, évitant l’évasion commerciale. Ne réduisons pas cette zone à un centre commercial ! Pour que cette zone existe il faut obligatoirement un alimentaire pour attirer les industries et les autres commerces.
Traduction: On va devenir riche!

Cher M. Roche,
Vous nous promettez ‘un pôle économique novateur à l’échelle du Tournugeois, participant au maillage du territoire en termes d’emplois, d’équipements, de commerces et de services’. C’est super et je suis pour. Trouvons des entreprises et des services qui veulent profiter de la proximité de l’échangeur de l’A6. Créons des emplois. Mais vous parlez aussi de « renforcer l’attractivité du tissu commercial par une offre complémentaire à celle du centre-bourg, évitant l’évasion fiscale. » Je ne comprends pas. Dans votre plan pour les magasins à créer il y a mention presque que de commerces qui existent déjà en ville! Je cite votre propre présentation: Jardinage (2 000 m2), équipement de la maison (3 000 m2), Textiles (2 500 m2), Chaussures (1 000 m2), Sport (1 000 m2), centre auto (400 m2), Opticien (300 m2), Restaurant (600 m2), Salle de sport (500 m2). Et: Opportunités non citées (2 000 m2). En plus, le porteur du projet va mettre un grand magasin Leclerc de 3000m2 de surface (petit hypermarché), tandis que le Tournugeois est déjà bien au dessus de la moyenne nationale de m2 de grandes surface par 1000 habitants. Vous voulez en rajouter encore 50%? Avec grand risque pour la revitalisation de centre-ville.
Finalement vous dites : ‘il faut obligatoirement un alimentaire pour attirer les industries et les autres commerces’. Là, excusez moi pour être franc, mais c’est une mensonge. Les industries n’aiment pas du tout partager une zone économique avec des commerces, ou les familles en voiture se mêlent parmi leurs camions. Et on voit au projet comparable à Lux (20km de chez nous) que les terrains autour du nouveau hypermarché Leclerc sont toujours en friche. Impossible de trouver d’autre commerces et industries. Je laisse parler M. Moutot, directeur général des chambres de métiers de France, et secrétaire général de La fédération des métiers de l’artisanat et du commerce au sein de l’organisation politique « Les Républicains » (pas n’importe quel gugusse):

Je profite de cette lettre pour rappeler à certains que lorsque l’on se présente en politique, on doit accepter toutes les éventualités : celle de gagner, de perdre mais aussi d’être dans l’opposition. Je me retrouve encore face à une opposition systématique mais celle-ci a franchi un cap. Après les critiques sur l’ensemble des décisions, voici que celle-ci attaque le personnel municipal, comme vous pouvez le constater à travers les expressions de la minorité.
Pour reprendre ce que j’ai dit plusieurs fois, il est regrettable qu’elle ne cherche pas l’unité mais plutôt à alimenter des peurs.

Claude ROCHE, Maire de Tournus et Président de la Communauté de Communes du Tournugeois
Traduction: « Faites de l’opposition mais touche pas à mes potes. »

Cher M. Roche,
Je suis 100% avec vous. Il faut mener ce débat sans se prendre aux personnes et leurs habitudes. Essayons d’éviter les ad hominem. Basons nos décisions sur les faits et les arguments. Moi je le ferai. J’espère que vous le feriez aussi dès maintenant, car dans votre édito, votre argumentaire n’est pas encore très convaincant.
Bien à vous.

Gregor Hakkenberg van Gaasbeek, Concepteur/Rédacteur, Galeriste, Bloggeur, Immigré et Citoyen de Tournus.

 

Une réflexion sur « Réponse à la lettre d’information de Claude Roche »

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