Ces anciens élus qui se dissocient des décisions de leur équipe

C’est dur d’être un élu municipal. On vous demande à chaque fois de vous justifier pour les décisions de votre équipe. Même si ces décisions ont été prises sous votre responsabilité mais sans votre total accord. C’est ça, la démocratie partisane. On s’associe avec une équipe et après, on est jugé à cause de cette association.

Christian Bernard, ancien adjoint à la sécurité, se plaint dans le Journal de Saône et Loire. Il dit: « J’en ai un petit peu ras la casquette d’être assimilé à la totalité de l’ancienne municipalité. » Il donne l’exemple de la destruction du carrefour au niveau du restaurant ‘Aux Terrasses’. Cette décision, dit M. Bernard, était prise indépendamment par l’ancien Maire Claude Roche. L’ancien élu Philippe Betencourt est d’accord avec lui. Il cite l’exemple de la déclaration d’Anne Mermet, adjointe actuelle en charge des sports qui a parlé de l’installation de préfabriqués pour les clubs de pétanque et boule et qui a parlé d’une « promesse non tenue de l’ancienne municipalité« . Là aussi ils ne trouvent pas juste cette remarque. Betencourt: « Je pense que c’était une maladresse de Madame Mermet. Elle nous associe à des promesses non tenues du maire. »

Prendre sa responsabilité

Je suis attristé pas des anciens élus qui rejettent la responsabilité de ce qui s’est passé pendant leur mandat. Je me souviens de la réunion pendant laquelle le groupe de 12 ‘frondeurs’ a (dixit Betencourt) « eu le courage de démissionner pour y mettre fin ». Ils ont démissionné. Mais pas sans avoir approuvé tous les budgets pour toutes les destructions et travaux faits pendant leur mandat. Ils ont voté pour la destruction du Madeleine Palace sans aucun projet défini de nouvelle salle de fête. Ils ont voté pour la destruction (totalement inutile !) des bâtiments industriels de l’usine Quai George Bardin, qui auraient peut-être pu servir à créer quelque chose d’intéressant. Une démolition qui nous a coûté 700.000 euros quand même! Ils ont défendu la destruction et déplacement du cinéma La Palette. Et la construction d’une salle ‘multi-fonctionnelle’ avec 2400 places assises.

Les projets défendus

Aussi, pendant trois ans ils ont défendu le projet pharaonique d’hypermarché Leclerc dans la zone Nord. Qui aurait pu nous coûter la vitalité du centre-ville et des millions d’euros de subvention. Et chaque fois que les citoyens posaient des questions sur la viabilité est les risques des projets, ils ont haussé les épaules. Les questions critiques les dérangeaient. Pendant trois ans, ils étaient 100% avec leur maire. Ils étaient élus et les protestations de la population, ils s’en fichaient royalement !

Je me souviens des réunions où des citoyens (souvent faisant partie de ‘Tournugeois Vivant’) ont posé des questions et donné des arguments valables contre le projet Pôle Nord. Et je me souviens des visages d’élus exaspérés par le manque de respect des habitants pour les décisions déjà prises et leur position élevé d’élu. Avec une petite opposition, ils avaient le pouvoir absolu et ça leur plaisait bien.

Courage ou fuite en avant ?

Comme Philippe Betencourt, Christian Jean Bernard lui aussi parle de temps en temps du ‘courage’ de sa démission. Et je suis sûr que pour eux, les frondeurs, c’était un moment de stress et (après) d’un grand soulagement de regagner leur indépendance vis-à-vis du maire. Mais je n’accepte pas qu’ils utilisent ce moment pour blanchir les trois années avant, où ils ont aveuglement suivi Claude Roche dans ses dérives. Approuvé tous les budgets et projets, même les plus nocifs.

En plus, leur démission n’était pas seulement un acte de courage*, mais aussi une fuite en avant. Une fuite pour le mouvement impressionnant des citoyens fâchés qui ne voulait plus de Claude Roche et son équipe. Je me demande s’ils auraient démissionnés sans la grosse démonstration de 600 habitants (dont 90 commerçants) devant l’abbaye. Et je crains que sans les actions de Tournugeois Vivant, ils seraient toujours là, fièrement derrière Claude Roche pour la cérémonie d’ouverture festive du nouveau centre Leclerc Grand Rivage.

Pour le bien et pour le mal

Non, messieurs, non. Vous voulez être de vrais courageux? Assumez votre responsabilité pour tout ce que vous avez fait pour Tournus. Le bien (je ne nie pas qu’il a aussi eu du vrai travail et de bonnes décisions) et le mauvais.

 

*Les vrais actes de courage? La démission de Maud Daller et les protestations de François Cochet. Deux conseillers qui pendant le mandat en équipe de Claude Roche n’ont pas accepté sa façon de faire et ses décisions, qui ont osé choisir pour leurs propres convictions et qui – au lieu de serrer les rangs comme des gentils petits moutons – ont choisi de s’opposer. Maud a démissionné, et François a publiquement critiqué les décisions de son chef d’équipe.

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