Bon, j’aime TOURNUS! Solutions pour une ville.

Note de la rédaction: Cet article est écrit par un citadin Tournugeois qui aime la ville de Tournus et qui s’est investi pour trouver des solutions pour faire revivre le centre. Nous sommes très curieux de vos idées sur le sujet et vous invitons à laisser vos commentaires ci-dessous.

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Pour couper court à tout jugement, j’ai commencé ma vie professionnelle par le commerce travaillant d’abord avec un opticien, continuant avec mon propre commerce d’un autre genre (électronique ménager et de loisir). Puis, quittant tout, en optant pour l’ingénierie et l’industrie et pour finir avec l’étude de l’Histoire.

Ceci étant dit : j’aime TOURNUS, j’aime cette ville, c’est ma ville !

Je dois être maso ! Car je viens de faire un tour sur la toile pour chercher des moyens susceptibles de sauver une ville moribonde.

Misère !
Malheur !
Malédiction !
Horreur et Liquéfaction !

On ne parle sur la toile que de ces villes mourantes pour en donner très subjectivement des raisons dites objectives (parcellaires aussi) de ces situations (c’est la faute à… beau français, bravo).

J’ai de même visité plusieurs dizaines de ces sites au sujet des centres commerciaux, super et hyper commerces, en France, Europe, et même USA, mais aussi des sites d’usagers des automobiles et d’autres plus spécialisés sur le développement des cités et autres urbanités structurelles (j’adore le mot).

J’ai ainsi trouvé les raisons de la mort des villes, j’en ai fait une liste, expliquée, pour servir qui voudra, une liste en vérité, très courte… Ces raisons, quelles sont-elles ?

À première vue et à seconde aussi, etc., la première raison est la nécessité pour les dirigeants municipaux de trouver des sous pour sauver leur ville endettée. Alors, par le plus grand des hasards, passe la bonne fée Tentation, envoyée d’un ou de plusieurs hyper-super commerces : elle arrive avec son plan extraordinaire qui a pour mérite unique, d’apporter des sous tout de suite, et même beaucoup de sous, et de créer des emplois, et même beaucoup.

C’est un FAIT ! Et c’est pour ça que la direction municipale choisit cette solution !

Et, d’ailleurs, les témoignages ne manquent pas. C’est fou le nombre de villes qui se plaignent d’avoir été torpillées par la « mauvaise municipalité » (question d’appartenance politique du plaignant face à celle de la mairie) qui, pour sauver leurs centres-villes et réaliser quelques projets n’ont pas voulu entendre les pauvres Cassandre (ces voix qui protestent…)

Ce sont là les raisons essentielles déclinées sur la toile, liste on ne peut plus courte, ce qui simplifie ma lettre.

ICI, je fais deux remarques essentielles :
1)     Ce n’est pas parce que plein de pages parlent des erreurs municipales que c’est forcément la première raison de la mort des commerces d’un centre-ville et donc de la ville.
2)     Ces gens qui protestent contre ces « mauvaises municipalité » n’ont pas tort à première vue, mais ils se trompent à la lecture très attentive des faits ! (Ils prennent l’historique global d’un fait sans en chercher les racines profondes, mal européen moderne, l’apparence seule compte !)

Pour prolonger la remarque numéro un…
En creusant beaucoup, longtemps, sur le terrain, le tout avec assiduité, on découvre un symptôme, un mal, tout autre et beaucoup plus grave que celui de la simple direction municipale (qui n’est au final que le reflet des citadins) :

Le vrai mal c’est le citadin lui-même !
Mais oui madame !
Je suis citadin moi-même… et je dis que le propre du citadin qui n‘étudie pas plus que ça, citadin commerçant en tête, c’est qu’il se croit meilleur et mieux-sachant que tous les autres parce que lui, le citadins commerçant, c’est LE Bourgeois supérieur, et de même, le citadin client : il essaie, par tous les moyens, de ressembler aux bourgeois (et ça dure depuis que les villes, les villages, les bourgs existent, alors…).

Car, en vérité mes bien chers frères, sœurs, citadins & citadines, tournusiens, tournusiennes (avec ou sans crème), nous avons tous (oui moi aussi) deux tares, deux réflexes, deux raisons qui sont à l’origine de tout ça :

La vraie première raison c’est, l’habitude
— pour les habitants-clients, c’est l’habitude de préférer dépenser (en moyenne, à Tournus c’est beaucoup moins) 0,265 cm3 de carburant pour aller faire de courses là où ils paieront (espèrent-ils en moyenne) 4 % de moins qu’en centre-ville (ce sont mes propres calculs).
— pour les habitants-commerçants, c’est l’habitude de la passivité, le client n’ayant qu’à venir, le secours devant arriver de la municipalité, de la région ou de l’état. Ils ne veulent pas comprendre que si leur chiffre d’affaire baisse, c’est parce qu’ils ont délégué la gestion commerciale à la municipalité contre des avantages individuels qui ne durent jamais. De plus, eux aussi ont l’habitude d’aller aux centres commerciaux et de vivre seuls au milieu d’un monde qu’ils croient dominer.

Ceci traduit autre chose des us et coutume de ces bourgeois, au sens vrai, ancien et noble du terme, ceci traduit en effet d’une façon unique et spécifique la façon dont nos commerçants citadins se voient et regardent les autres citadins : leurs collègues marchand comme les clients.

La vraie seconde raison, c’est l’individualisme orgueilleux.
Le bourgeois sait mieux que les autres comment gérer son commerce. Pas de doute que ce n’est pas cet autre (et peu importe d’où il sort) qui sait ce qu’est un magasin, une boutique de quartier, et celle-ci en particulier, à Tournus….
Non ! Seul le bourgeois commerçant le sait, et encore le propriétaire, parce que les autres…
Et dame ! C’est bien naturel qu’il le sache mieux ; SA boutique est dans la famille depuis quoi, 25 ans, 1, 2, 4, 6 générations ?
Ces bons commerçants pleins de leur histoire (qui a une vraie valeur), pleins de leur savoir (respectable par ailleurs), portent un regard quelque peu méprisant sur ceux qui voudraient les faire évoluer parce qu’ils savent tellement mieux… et qu’ils ont peur !
Chez Darwin, les faibles et les inadaptés disparaissent, et pour nos bons bourgeois, avec cette façon de voir les choses, c’est l’avenir qu’ils se sont choisis eux-mêmes.

Pour vous expliquer les choses chers citadins bourgeois et citadins clients de Tournus, ville que j’ai choisie et que j’aime, l’histoire contrairement à celle communément racontée au café du commerce, n’est pas un balancier, l’histoire ne revient jamais sur le passé, aussi, soit vous êtes acteur de progrès (comme dans progression) soit vous êtes passifs (comme dans passé, dépassé).

Chaque époque a ses défis pour lesquels, la méthode de papa ou de grand-papa ou du fondateur Mathusalem, ou de sa sœur (soupir de regret, mais passons) n’est pas la solution. Car, si cela l’avait été, Tournus ne se serait jamais soulevée pour demander de l’aide aux rois de France face à certains Abbés quelque peu avides autant qu’opportunistes. Vous avez oublié les chartes…

Sinon, jamais des commerçants comme vous ne seraient devenus producteurs puis industriels. Chacun a plusieurs chances, et ce n’est pas parce que c’est l’autre qui les propose qu’il faut les refuser.

Chers Citadins de Tournus, si vous voulez sauver cette ville déjà dans la fosse, vous n’avez pas d’autre solution que de quitter votre arrogance (que vous n’imaginez même pas avoir) ainsi que vos différents personnels, pour regarder dans une seule direction avec tous les citadins de bonne volonté, ce que la ville a à offrir de meilleur, au lieu de vous pendre aux basques des édiles pour quelques avantages ou de vous opposer pour que rien ne change, jamais..

Ensemble, tous ensemble (et sans a priori politique aucun), vous pouvez arriver à changer la donne, et assez rapidement qui plus est. Ah ! bien sûr, il faudra faire des sacrifices, investir et recevoir en retour et travailler un peu plus, bien sûr…

Non, vous n’avez pas d’autre choix si vous voulez sauver vos patrimoines familiaux ou pas (…)
Oui, il vous faut vous partager équitablement le poids de la responsabilité de l’avenir de la ville que vous la sauviez ou que vous la tuiez.

Soit vous vous engagez avec la ville tout entière… Soit vous grognez, vous dites non à tous comme à rien, vous accusez les autres de votre propre situation, c’est tellement facile d’ignorer sa ou ses parts de responsabilité et d’en accuser l’élu par exemple.

OK, pour ceux qui sont venus jusque-là, je reconnais que s’atteler ne vaut le coup que si on a un projet. Et voici une idée, basée sur celle d’un autre… Une idée réaliste…

Associez-vous pour :
1)    constituer une association SCI (pas juste commerciale comme on en voit partout) dont le but sera de prendre, dans un premier temps, possession des magasins fermés et en vente du centre et même de la périphérie afin de les réhabiliter (des méthodes existent qui ne font pas prendre beaucoup de risque).

2)    créer vos propres centrales associatives d’achat (trois à six selon des secteurs d’activité rassemblés) afin d’acheter vos produits et autres fournitures à moindre coût (quantité raisonnable ne veut pas dire faible choix).

3)    ensuite et tout simplement, vous créerez et développerez votre propre centre commercial intra-urbain, installé dans les locaux existants actuellement ouverts ou fermés répartis dans la ville ancienne. Avec des tarifs plus attractifs que ceux des Hyper-Super, vous ranimerez cette ville que l’égoïsme et l’individualisme tuent. Et du centre vers la périphérie, notre ville revivra ! Cela a déjà été fait, cela fonctionne très bien, tant que le bien commun est placé en priorité.

C’est par votre unité de commerçants associés à un unique projet, pour commencer, que vous imposerez vos exigences à la mairie qui n’est pas un gouvernement mais une représentation de « nous tous » afin que d’une part, le centre-ville devienne attractif pour nous autres, citadins de Tournus comme pour ceux de l’extérieur, et que l’épiphénomène ainsi créé prenne de l’envergure pour devenir le centre de quelque chose de grand…

Pour cela, foin des grognons qui croient être les seuls à comprendre leur temps mais qui pour l’instant n’ont produit aucun embryon réellement sensé de projet sinon, celui-là, mort enterré et décomposé du « gardons Tournus comme il était il y a 10, 30, 60, 200, 1000, 2000 ans » : César s’est arrêté ici, et il a fait construire greniers et citadelle ; pour le pont, on ne sait pas. En tout cas, s’il en a fait construire un, alors il a fallu plus de 1950 ans pour qu’on puisse traverser la Saône sur un pont. Est-ce ça votre vision de Tournus pour les seules 10 prochaines années ?

Chers commerçants, vous avez les cartes, que dis-je, vous avez le jeu tout entier entre vos mains. Soit vous jouez vos cartes avec intelligence, et la municipalité vous emboîtera le pas, soit vous vous défaussez, auquel cas, ne vous plaignez pas qu’une grande ou super surface commerciale s’installe, en plus des autres ici même à Tournus.

La Chapelle

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