Ce soir, j’ai assisté à la projection du film ‘Qu’est-ce qu’on attend?’ de Marie-Monique Robin. L’histoire d’Ungersheim, un village de 2200 âmes où un maire visionnaire et courageux a mis en marche en route une transition révolutionnaire vers l’écologie, la participation citoyenne et l’autonomie alimentaire. Un film émouvant, qui montre comment un petit noyau d’habitants qui – ensemble – lutent pour le circuits court, la biodiversité, l’alimentation bio, l’énergie alternative et… un argent local. La soirée étant organisé par le SEL (Système d’Échange Local) de Tournus, après la séance il y avait lieu pour des discussions sur ce sujet: l’argent local, qui permet d’acheter des services et des produits sans passer par l’euro.
Il y avait un discours de Bertrand Veau, pharmacien, qui disait être ému par le film et le message positive et qui était prêt a adopter (pour autant que possible avec son assortiment peu ‘local’) à participer. Un autre monsieur, Chalonnais mais travaillant dans ‘le milieu bancaire de Tournus’ était positif aussi, bien qu’il trouvait que le message principal n’était pas nécessairement cet argent local mais la volonté de changement. Ensuite il y avait un monsieur qui a commencé un long discours commençant avec la révolution industrielle du 17e siècle, du 18e siècle, et du 19e siècle, la vapeur… et… j’ai du m’absenter. Quel dommage! C’est qu’il y avait la chienne qui devait être promené pour éviter des désastres écologiques à la maison.
Pendant la promenade avec ma chère Chika, je me suis rendu compte que justement, l’argent local (appelé le ‘radis’ à Ungersheim) était un coup de génie du maire Jean Claude Mensch. Car en créant de l’argent – peu importe si c’est des ‘graines’ de SEL comme à Tournus, La Gonette de Lyon, des Zeybus de Grenoble ou des radis d’Ungersheim – on crée de la richesse gratuite.
Le maire d’Ungersheim a fait imprimer des ‘radis’, une monnaie locale qui équivaut €1. Ensuite, il les distribue parmi les participants. Peut-être il en donne aux bénévoles de la cuisine participative. Le ‘radis’ vaut 1€ dans la magasins, le maraicher bio local (aussi créé par la mairie) accepte les radis comme des euros et des commerçants locaux donnent même des avantages aux clients qui payent avec des radis. Pendant une réunion sur l’argent local, un commerçant explique qu’il traite les radis comme des euros. Il dit: « Mon comptable s’en fout, il ne connait même pas le système. » Alors le radis a effectivement adopté la valeur d’un euro.
Si le maire imprime et distribue 10.000 radis, il a créé 10.000 euros pour son village. Il a créé de l’argent. Du vrai!
Vous allez me dire que c’est impossible de créer de l’argent. Que nani. Les banques font exactement la même chose! Et c’est pour ça que le monsieur du ‘milieu bancaire de Tournus’ n’était pas enthousiaste. Les banques créent de l’argent pour en faire du profit et ils ne veulent pas de la concurrence des maires.
Comment les banques créent de l’argent, vous allez me demander. C’est simple. Quand vous demandez un prêt bancaire, votre banque vous donne l’argent contre une admission de dette. Un papier dans lequel vous promettez de repayer l’argent plus 2%. Vous allez bosser pour repayer la dette plus les 2%. Mais d’où vient cet argent? Eh bien, la banque l’a créé en tapant le chiffre que vous emprunter dans l’ordinateur. Ça ne vient de nulle part et il n’y a rien pour l’appuyer. C’est de l’argent purement fictif, qui devient vrai avec votre signature sous le contrat. Et à cause de ca, malheureusement, vous devez le repayer avec des heures de travail bien concrètes.
Alors c’est là, le miracle de Ungersheim. Au début, ils n’avaient pas un radis. Mais après la création des radis, Ungersheim… c’est le paradis.