Port de plaisance de Tournus, fin de matinée, chaleur écrasante, ciel blanc de menaces d’orage. Celui qui gronde chez les bateliers est bien moins costaud, mais certains sont tout de même un peu fatigués d’une situation qui traîne en longueur.
Le souci actuel, c’est le manque de places d’amarrage quai de Verdun et quai du Nord. Situation qui, si elle ne mérite pas les gros titres du JSL, mérite somme toute une brève dans nos colonnes, puisque notre spécialité ici à de-tournus, c’est la vie locale, ses petits plaisirs et ses petits tracas.
J’avoue, je faisais partie des très sceptiques à l’annonce, fort discrète, de la création prochaine d’un nouvel espace portuaire rive gauche. Trop gros, trop ambitieux, me disais-je. Et puis j’ai relativisé. Quitte à monopoliser des pelleteuses et à faire des pontons, de toute façon coûteux, autant en faire assez pour voir venir. Les infrastructures de base (eau potable et électricité) sont chères à faire venir, que l’on crée deux anneaux ou deux cents. Alors creusons, ma foi.
Car apparemment, on passe quand même à côté de pas mal de touristes potentiels, qui ne s’arrêtent pas — ou ne restent pas — faute de place.
C’est un copain batelier qui me l’a dit : les loueurs de bateaux manquent de place. En conséquence, ils empiètent sur les espaces en théorie réservés aux particuliers. Les particuliers galèrent (ah, ah) à trouver de la place et, s’ils en trouvent, ils rechignent à la lâcher au bout des 72 h de stationnement légal. Conséquence finale : certains bateaux ne peuvent pas apponter, certains touristes ne mettent pas pied à terre, ne visitent pas l’abbaye et ne claquent pas quelques deniers dans les commerces locaux.
La police municipale tente tant bien que mal de faire circuler tout ce petit monde mais il est délicat de rogner sur les locations de plaisance, qui marchent plutôt bien, ce qui crée un dilemme cornélien que seuls pourraient résoudre nos fameux anneaux supplémentaires.
Alors oui, peut-être ce futur port est-il trop ambitieux. Peut-être ne fera-t-il jamais le plein. Conjectures. Ce qui est un fait, c’est que l’existant est manifestement saturé et qu’il est urgent de trouver une solution : les quais sont idéalement placés à deux pas du centre, que l’on dit partout vouloir redynamiser. L’importance de permettre une rotation naturelle des places occupées est donc manifeste. Si l’activité location était délocalisée de deux cents mètres au futur port, les quais historiques du centre verraient passer plus de monde et Tournus verrait plus d’euros généreusement dépensés par ses touristes.
Alors, creusons, ma foi. On y croit.
et ragrandir les pontons ne serais t’il pas plus judicieux et moins couteux ,il reste de la place d’aprés les photos .
Bonjour Junon, j’avoue que je ne suis pas pontonologue mais je vois difficilement comment ce serait possible : au nord, il y a le pont puis le quai nord, pas moins saturé, et au sud il y a l’espace d’appontage des grosses péniches touristiques. Empiéter sur la Saône me paraît très hautement improbable : il faut la place pour trois bateaux qui se croiseraient entre deux pontons (deux à quai et un qui entre ou sort), ce qui risquerait fort de finir par empiéter sur le chenal navigable. J’imagine que la solution a été envisagée mais pas retenue pour des raisons de ce type. À confirmer avec la mairie, si vous le souhaitez.